Photos © Olivier Heulin
Si vous avez cliqué sur cet article, c’est que vous avez dû voir passer le dernier film du VCB concocté par Ben de ‘by the way Prod’ en ce début de semaine…
Enfin, concocté par Ben… pas tout à fait!
Effectivement, les 3/4 du film ont été filmé par Marius. On vous raconte notre petite histoire!
Marius est un passionné de vidéo. Très régulièrement, sa petite caméra au poing, il filme ses propres histoires dans sa chambre ou sa maison où il vit avec sa maman Marie. Malheureusement, Marius est atteint de ce que l’on appelle les troubles du spectre autistique et notre société actuelle fait qu’il est très difficile pour lui d’y trouver sa place… Très difficile aussi de trouver une place dans le monde professionnel, ne serait-ce que pour un stage. L’accompagnement important qui reste nécessaire tout comme une écoute permanente, afin qu’il puisse exploiter la totalité de ses capacités, effraie aisément, malheureusement.
Scolarisé au collège Saint Joseph dans une classe spécialisée, il est tout de même demandé à Marius de trouver un stage en milieu professionnel. L’occasion pour lui de tester ses capacités d’une manière très concrète mais encore faut-il trouver l’entreprise, la personne, qui pourra consacrer un peu de son temps à ce garçon ô combien attachant et ce, malgré son rapport au monde quelque peu différent du nôtre…
Marius est donc passionné par le monde de l’audiovisuel, sa maman Marie contacte alors Ben, notre filmmaker, pour savoir s’il pourrait éventuellement accompagner Marius sur un de ses projets vidéo. L’idée est de le confronter à la réalité d’une vraie production, si modeste soit-elle.
Ben lui propose alors de le suivre sur un match du VCB. Marius est enchanté et attend impatiemment la date du 12 octobre 2018 où le VCB rencontre les jeunes de l’INSEP.
L’idée qui lui est proposée est d’assister Ben avec une seconde caméra puis participer à l’élaboration du film en post-production le lendemain.
Cela peut paraître simple, mais pour une personne comme Marius où le rapport au monde est un peu différent de vous et moi, cela reste un sacré challenge.
Filmer avec une nouvelle caméra reste un détail lorsque l’on sait qu’il va falloir gérer ses émotions et sa fatigue. Travailler dans une grande salle dans un environnement très bruyant, au milieu de la foule et avec une dizaine de joueurs plus impressionnant les uns que les autres à quelques mètres de soi… Autant de paramètres qu’il va falloir maîtriser en plus du cadrage…
Mais Marius est quelqu’un de très volontaire et sa passion va énormément l’aider dans l’accomplissement de cette tâche. Il va même surprendre Ben par son calme et sa concentration. Les yeux rivés sur son écran de caméra, il va apprécier chaque seconde de son travail d’un soir. Alors bien sûr, des temps de pauses sont indispensable mais ils ne seront pas si nombreux.
Les yeux remplis de joie, Marius a pu rentrer se reposer après une grosse journée commencée tôt le matin.
Le rendez-vous était ensuite pris le samedi après-midi afin de débuter le montage du film qui devait sortir dès le lundi suivant.
On ne se rend pas forcément compte de la quantité de travail que peut induire un montage des plus basiques. La Prolongation nécessite entre 3 et 5h de post-production en temps normal pour une personne aguerrie. Marius a ainsi pu le vivre quelque peu ce samedi après-midi en prenant en charge une partie du travail sous les conseils bienveillants de Ben.
Il a pu trier ses différents rushes puis passer quelques minutes à trouver le morceau de musique idéal. Ils ont pu ensuite, tous deux, débuter la construction de ce film de 3 minutes que vous pouvez retrouver ci-dessous.
Au bout de 2 heures, une certaine fatigue faisait son apparition. Peu importe, Ben avait les bases nécessaire pour finir seul le montage de La Prolongation de Marius en prenant soin d’incorporer le maximum de ses plans. Au final, environ les trois quart des plans du film seront issus de la camera de l’adolescent.
La mise en ligne de ce film pas comme les autres marquait la fin d’une collaboration aussi riche qu’inattendue. Les 3.500 vues en 48h ainsi que les commentaires bienveillants et les nombreux partages sur les réseaux sociaux ne faisaient que confirmer l’importance de ce genre d’action afin de montrer à tout le monde que le handicap se doit de faire partie intégrante de notre société moderne.
Sans vouloir tirer quelconque avantage de cette situation, le club du VCB est extrêmement heureux d’avoir pu participer modestement à la valorisation d’une personne en situation de handicap mais surtout à la sensibilisation de tout à chacun sur l’inclusion. Marius, au même titre que tous les humains dans une situation de handicap, possède d’innombrables capacités qu’il faut pouvoir bonifier.
On espère tous qu’un (petit) pas aura été franchi dans les consciences de chacun…